« Faire savoir que l’on fait de la vente à emporter est le plus compliqué »

Restaurant Le Plouc 2
Témoignage
Monsieur ENOT, propriétaire et chef du restaurant Le Plouc 2 à Cherbourg-Octeville depuis 13 ans n’a pas eu le choix. La vente à emporter était le seul moyen de « sauver les meubles ». Après avoir pris les avis et conseils du comptable, de son assureur et de son bailleur, il a pris la décision dès la fermeture au public de son établissement de proposer des menus uniquement à emporter. Il a organisé le retrait des plats en assurant une sécurité optimum pour ses clients et pour lui-même : gel à disposition, paiement sans contact et désinfection du TPE à chaque utilisation, distance de sécurité avec la cuisine, restriction du nombre de client entrant…
Aujourd’hui, il est seul en cuisine, les 7 salariés qu’il dirige sont au chômage partiel. Chaque jour, du lundi au samedi, il produit entre 20 et 30 portions et privilégie les commandes.
Tous les lundis soir, il publie sur sa page Facebook ses menus du jour composés d’une entrée et d’un plat , et un menu fixe qu’il élabore avec un burger maison et un moelleux au chocolat au prix de 12€. « Je travaille bien les week-ends, le reste de la semaine, c’est très aléatoire, mes clients sont des habitués » La plus grande difficulté a été de faire savoir qu’il était ouvert : « On a uniquement utilisé Facebook et le bouche à oreille a fait le reste »
Les raisons qui l’ont poussé à mettre en place une activité de vente à emporter sont avant tout financières mais pas seulement : « il faut payer les factures et nous n’avions assez de trésorerie, mais c’était aussi venir en aide, proposer des plats que les gens n’ont pas l’habitude de manger, ça fait plaisir et redonne le moral, et puis pour moi, c’est un moyen de voir du monde, travailler j’en ai besoin »
Sa crainte, c’est la réouverture de son restaurant, les clients vont-ils être au rendez-vous ? Comment va s’organiser le service en salle s’il faut intégrer toutes les mesures de sécurité et les gestes barrières ? « Les gens vont avoir peur de revenir au restaurant, surtout les personnes à risque, je vais devoir certainement diminuer le nombre de mes tables. La réouverture va être très compliquée ». Mais assurément, Monsieur ENOT sera au rendez-vous.